Le rebinning (en français réarrangement des ``cases''
ou des ``boîtes'') est une méthode remarquable, employée dans le cadre
de la reconstruction d'images à partir de sinogrammes
.
Elle s'inscrit dans les astuces employées pour détourner le problème de l'optimisation
mémoire-temps lors de la reconstruction. Le but est de minimiser le temps de
reconstruction tout en ne dépassant pas les capacités de mémoire vive de la
machine par une utilisation astucieuse des redondances de données.
Même lors d'une reconstruction analytique, telle que nous venons de la décrire, le coût calcul reste un facteur limitant (on pensera aux techniques d'imagerie corps entier).
Lorsqu'on envisage la reconstruction 3D, les photons émis par
l'objet sont collectés suivant de multiples directions (ensemble des projections
). Dans le cas d'une acquisition cylindrique, nous avons une redondance
d'information qui n'est pas constante suivant l'axe du cylindre. De plus, en
l'absence de considérations statistiques, un mode d'acquisition 2D (ensemble
des projections se réduisant à un cercle équatorial) est suffisant
pour reconstruire l'objet en 3 dimensions. On reconstruit alors l'objet tranche
par tranche. L'idée du rebinning est de ne pas perdre les informations
supplémentaires liées aux redondances et de les intégrer au sein d'un sinogramme
acquis suivant un mode 2D. Dans un sinogramme acquis en 3D, nous avons de multiples
segments (un par angle d'inclinaison). Chacun de ces segments contient la projection
de l'objet (aux vues manquantes près). Nous avons, en quelque sorte,
sinogrammes du même objet. La question à se poser est alors la suivante:
Quel serait le sinogramme ne présentant qu'un segment (d'inclinaison
nulle) qui correspond à ces sinogrammes ?
Pratiquement, il s'agira, par le rebinning, d'incorporer au premier segment de nos sinogrammes (acquisition transaxiale) l'information provenant des autres segments d'inclinaison non nulle. Parmi les méthodes de rebinning existantes, nous ferons la distinction entre les méthodes qui envisagent le réarrangement des données dans l'espace de l'objet (SSRB et MSRB) de celles qui l'effectuent dans l'espace de Fourier (FORE et FOSA).