Maintenant que nous connaissons les hypothèses et les limites imposées à notre
modèle de bruit, nous pouvons chercher à en estimer les paramètres représentatifs
pour différents niveaux de bruit. Pour cela, nous travaillons sur les sinogrammes
définis Tab.6.1. Pour chaque sinogramme correspondant à un nombre
de coup précis, nous construisons les sinogrammes de bruit calculé
et réel
en accord avec le protocole défini Fig.6.14
La détermination des constantes
et
pour le fantôme
Tab.6.3 se fait en procédant comme au paragraphe Par.6.4.2.
D'autre part, même si elle n'a pas d'influence directe sur la nature du bruit,
nous donnons la constante
pour le filtrage considéré. Les résultats
obtenus sont consignés Tab6.7.
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Rappelons que la constante est une constante de normalisation qui
nous sert à ajuster les valeurs du fantôme numérique (utilisé pour la projection)
avec le fantôme réel introduit sous la caméra (
).
Comme les valeurs observées de cette constante sont de valeur très inférieure
à 1, nous savons alors que notre fantôme numérique, bien que respectant le ratio
entre les deux classes, présente des valeurs trop élevées par rapport au fantôme
réel. D'autre part, lorsque nous augmentons le nombre de coups dans le sinogramme,
il est clair que le nombre de coups émis par chaque voxel du fantôme augmente.
Du fait de la linéarité des processus mis en jeu dans la projection, nous pouvons
supposer que cette variation, et donc celle de la constante
, est
liée de manière linéaire au nombre de coups mesurés dans le sinogramme. C'est
effectivement ce que nous observons (Fig.6.22).
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Quand on veut simuler un sinogramme de bruit, on dispose d'un fantôme numérique
présentant des valeurs arbitraires en chaque voxel. Par la constante
, on donne un sens au volume en terme de nombre de coups. Pour une
acquisition durant laquelle nous avons enregistré
coups, supposons
que la plage de valeurs couverte par le sinogramme après correction soit
,
alors le sinogramme calculé et normalisé
couvrira a peu
près le même intervalle de valeurs. Le volume normalisé aura effectivement émis
``coups''. Il peut donc être intéressant
de voir le nombre de ``coups''
ou moyen
après reconstruction auxquels correspondent les nombres de coups
réels sur le sinogramme. L'activité moyenne dans notre fantôme numérique est
.Nous saurons alors, pour cette activité moyenne, quelle constante
choisir pour simuler un bruit équivalent à celui présent dans un
volume réel d'activité moyenne
. On reconstruit donc les sinogrammes
réels issus d'acquisition (correspondant à un niveau de bruit particulier).
Ces reconstructions nous fournissent des volumes
pour
chaque sinogramme. On reconstruit également le sinogramme issu de notre fantôme
numérique sans normalisation
. En comparant les valeurs moyennes
de ces deux types de volumes, nous devrions, en cas de linéarité, retomber sur
la constante
estimée précédemment à l'aide des projections. Les
valeurs obtenues sont consignées Tab.6.8.
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Le rôle de la constante est double.
Premièrement, lorsque nous reconstruisons le sinogramme , le valeurs
obtenues ne sont pas directement le reflet du nombre de coups
émis par chaque voxel. Il existe une valeur de normalisation multiplicative
propre à la caméra qui prend en compte, entre autre, la sensibilité de la caméra.
Autrement dit, les valeurs du fantôme
dite ``normalisées''
ne prennent pas en compte ces facteurs propres à la caméra (ils varient à chaque
étalonnage de la machine). Pour un bruit de nature poissonnienne, la variance
du bruit
est égale au nombre de coups
émis en
. En revanche, comme les valeurs du volume ``normalisé''
ne sont que le reflet du nombre de coups à une constante près
et comme la variance du bruit
est construite sur ce
volume ``normalisé'', nous sommes obligés d'introduire une constante
qui nous permet de récupérer, de manière empirique, l'erreur liée à un calcul
de variance basé sur
et non
.
Deuxièmement, pour modéliser la loi suivie par le bruit sur les projections
après correction, Rowe et Dai [81] définissent en 2D, sur un fantôme
géométrique de forme simple, un modèle pseudo-poissonnien .
Dans ce travail, les auteurs montrent que le bruit sur les projection, après
correction, présente une variance plus élevée que la variance liée à un bruit
poissonnien. Dans notre modèle de bruit si , nous ne considérons
certes pas le modèle poissonnien, mais le bruit présente également une variance
égale à l'espérance du signal dans l'image. Autrement dit, la variable
représente l'écart de la variance de notre bruit par rapport à la variance d'un
bruit poissonnien. Dans leur article, Rowe et Dai montrent une dépendance quadratique
entre le spectre de puissance du bruit et le nombre de coups dans les projections.
Ici, nous allons directement chercher la variation de la constante
en fonction du nombre de coups dans le sinogramme après correction. Partant
des valeurs obtenues Tab.6.7, nous pouvons construire la courbe
. Cette courbe est tracée Fig.6.24.
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